La dissertation juridique est un exercice au cours duquel le juriste étudiant doit démontrer son aptitude à mener une réflexion sur un sujet précis. Sont notés la méthode et la rigueur du raisonnement, l'étendue des connaissances, la précision des explications, la pertinence de vos critiques (positives ou négatives !) et le style.

1. - Préparer son brouillon

• Lisez attentivement le sujet : cela peut paraître anodin et pourtant ! S'arrêter cinq minutes sur le sujet permet...
  • ... de se concentrer pleinement sur l'épreuve et donc de bien la commencer ;
  • ... d'enregistrer une fois pour toutes dans son cerveau le sujet et donc de garder en permanence à l'esprit l'idée qu'il est votre unique prisme/axe de réflexion ;
  • ... d'éviter le hors sujet.
     
• Délimitez le sujet : si deux notions se juxtaposent, mettez l'accent sur la plus petite des deux notions (ex.  : "les limites de", "notion A et notion B", "la consécration de la notion"
   
• Reproduisez vos connaissances sur le sujet :
  • Ce qu'il faut faire : l'idée est de scanner l'ensemble des connaissances situées dans votre cerveau, et de les relier au sujet. Cela vous rassurera et fera jaillir des idées de réponse sur le sujet !
  • Ce qu'il faut éviter : ne confondez pas dissertation et somme de connaissances.

2. - Réaliser son introduction

• Les deux techniques d'introduction :
  • La technique dite de "l'entonnoir" : consiste à partir du général pour aller vers le particulier. Nous déconseillons cette technique.
  • La technique dite du "ballon de rugby" : marquez d'abord l'essai en entrant immédiatement dans le vif du sujet par le biais d'une accroche (ex. : adage, citation ou, mieux, phrase personnelle cernant le sujet) ; orientez-vous ensuite vers des considérations plus générales ; transformez enfin l'essai en revenant sur le sujet.
     
• Les caractères de l'introduction :
  • Longue : représente 1/3 du devoir ;
  • Structurée et cohérente ;
  • Agréable à lire : autrement dit, sachez plaire et instruire ;
  • Élaborée avant la rédaction définitive, mais après votre travail de réflexion.
     
• Le contenu de l'introduction :
  • Délimitation du sujet si nécessaire ;
  • Brève évolution historique si nécessaire ;
  • Droit comparé si nécessaire ;
  • Définition des termes du sujet ;
  • Sources de la matière (loi, arrêts de principe, doctrine) ;
  • Actualité du sujet (législative, jurisprudentielle...) ;
  • Intérêt du sujet :
    • Intérêt théorique/pratique ;
    • Intérêt juridique/économique/politique/social ;
    • Intérêt particulier/général etc.
• La problématique : constitue le fil conducteur de l'analyse et correspond à votre démarche intellectuelle, voire votre opinion sur le sujet.
   
• L'annonce de plan :
  • Ce qu'il faut faire : amenez-la progressivement, distinguez-la de la problématique, reprenez exactement les termes utilisés pour les titres du plan (vous gagnerez en temps et en clarté) et utilisez un ton neutre (ex. : "si la notion est..., il n'en demeure pas moins qu'elle...").
  • Ce qu'il faut éviter : 
    • évitez le style trop "scolaire" (ex. : "nous étudierons dans une première partie... et dans une seconde partie..." ;
    • bannir le style personnel (ex. : "je vais aborder ceci puis cela").

​ Astuce FAQ de Droit : 50 % ! en principe, le correcteur sait si la copie vaut la moyenne à la seule lecture de l'introduction ! 

3. - Construire son plan

• Quant au plan en lui-même :
  • Structure du plan : binaire de préférence (cela ne vous surprendra guère)
  • Trois types de plan :
    • I. et II se complètent (ex. : conditions/effets ou notion/régime juridique) : dans cette hypothèse, "maquiller" les titres, puis les articuler autour d'une idée. L'idée est d'éviter le plan dit "bateau" (bien que ce dernier permette parfois de ne pas couler !)
    • I. et II. s'opposent : voici le plan le plus stimulant intellectuellement. L'adopter (lorsque c'est possible, cela s'entend), c'est faire preuve de maturité juridique (ex. : étendue de la notion/force relative de la notion).
    • I. et II se comparent : points de convergences et de divergences et trouver l'élément caractéristique du sujet pour rendre dynamique le plan (ne jamais faire : premiere notion, deuxieme notion)

 Astuce FAQ de Droit :  veillez à traiter les idées-forces de votre raisonnement au milieu de la dissertation (à savoir : I. B. et II. A.). Quant au II. B., il pourra aisément vous servir d'ouverture (ex. : notion à parfaire, évolution souhaitable...).

• Quant aux titres du plan :
  • Ils doivent être brefs (pas plus d'une ligne) et clairs (ni phrase, ni ponctuation, ni conjonction de coordination) ;
  • Ils doivent se répondre ;
  • Ils doivent être, dans la mesure du possible, parallèles (ex. : principe - exception ; conditions - effets ; forme - fond ; domaine - portée) ;
  • Ils doivent être qualifiés en ce sens qu'ils répondent précisément et juridiquement au sujet (ex. : à venir).

 Astuce FAQ de Droit : savoir si votre plan se tient ! Pour ce faire, il suffit de mettre bout à bout vos intitulés et, de là, être en mesure de formuler une phrase. Si tel n'est pas le cas, alors quelque chose ne va pas : allez, un dernier effort !

4. - Rédiger sa copie

• Les chapeaux : ils sont fondamentaux. Ils révèlent la problématique interne des développements et permettent de "prendre par la main le lecteur" (en d'autres termes, d'avoir une bonne note !).
   
• La démonstration : nous vous conseillons d'adopter systématiquement la même méthodologie : syllogisme (ceci, or cela, donc), exemple pertinent et analyse critique.
   
• Les transitions : elles aussi sont fondamentales. Elles justifient la logique du plan et attestent de votre rigueur. L'idéal est d'y insérer un élément de fond pour accroître l'efficacité de l'enchaînement entre deux parties.
   
• La conclusion : Alleluja ! Elle n'est pas requise en Droit (sauf volonté expresse contraire de votre enseignant).